Madeleine de Liège

Pour ce nouveau chapitre blogesque (je crois que ça ne se dit pas, mais j’aime co’bein ce néologisme inventé par moi-même), je me suis dit que j’allais vous emmener faire un petit tour dans la Cité ardente. Ceux qui me connaissent bien savent que j’adore aller à Liège. Cet amour a commencé très jeune et c’est, en fait, une belle histoire de famille.

Retour dans les années 90, des grèves interminables ont secoué l’enseignement dans le pays. On avait très souvent des jours de « chômage technique »,  il fallait donc que les parents trouvent des solutions pour qu’on ne reste pas tout seul à la maison. Le risque étant évidemment qu’on passe nos journées à bouffer des Raiders et à vider le stock de Capri-sun achetés au makro pour le fameux dix-heures, tout ça en regardant en boucle des VHS de « Chéri, j’ai rétréci les gosses ». Du coup, ma grand-mère avait pour mission d’être ado-sitter. Elle m’embarquait dans son Audi 100, direction Liège, pour rejoindre mes cousins, eux aussi piégés (pour ne pas dire « absolument ravis ») par la grève des profs. Parfois, (souvent), il y avait des travaux sur l’E42, alors on regardait des itinéraires bis sur une vieille carte Michelin qui sentait le grenier.  Mais quand le trajet était plus long que prévu, j’avais droit,soit à un vicks, orange ou citron, soit à un rolo, fondu ou non. En tout cas, ça collait au dents.

Pour la petite histoire, mon cousin de 3 ans mon cadet était déjà, à l’époque, un vrai fier liégeois. Il disait parfois (souvent) « Oufti », même si il trouvait ça craignos. Il allait chercher des chiques à la boulangerie et il m’emmenait jouer au foot au parc de Cointe (en passant par la rue Varin, c’était le chemin le plus court). Je lui ai d’ailleurs promis que je ne parlerais jamais du maillot rouche qu’il avait acquis, cette fameuse « vareuse » (« va » quoi??)  du Standard. Mais je ne peux pas m’en empêcher. Elle portait le numéro 6 ! J’ai tout de suite compris qu’il était fan… d’Alain Bettagno.

Mon cousin était déjà intimement convaincu que je n’étais pas un humain tout à fait logique et rationnel puisque je ne vivais pas dans la meilleure ville du monde. Mais on est toujours resté très copains mon cousin et moi. Sans doute qu’il avait un peu pitié de ma pauvre vie dans le Béwé profond. Après les grèves, le foot a été le lien qui nous a permis de rester en contact pendant l’adolescence. Il y a eu les matchs au Standard. On allait voir la bande à André Cruz et les frangins Mpenza claquer des goals dans l’enfer de Sclessin. Parfois (souvent) en tant que quasi-bruxellois, j’étais obligé de lui faire la blague : « A quoi reconnait-on une vieille voiture ? ». Vous connaissez la suite.

Et puis j’ai commencé ma carrière à la RTBF en bossant à temps plein, pendant un an, à Liège. Je faisais la route tous les jours (pas en Audi 100 et avec un GPS qui collait à mon pare-brise). J’adorais. Les collègues, les rencontres, la mentalité, la spontanéité. Le naturel. Les « Oui hein » au lieu des oui. Les « néni hein » au lieu des non. Il y a une âme dans les relations entre les gens qu’on ne trouve pas ailleurs. Souvent, on me dit que je devrais y vivre, que la ville me correspond.

J’y bosse toujours  une fois par semaine (avec des collègues qui sont devenus de très bons potes), mais je n’ai pas souvent le temps, dans ces conditions, de m’y poser. Les liégeois se moquent parfois de mon enthousiasme absolu à vouloir passer un peu de temps en bord de Meuse. Pour eux, c’est le quotidien (hein). Mais pour moi, c’est chaque fois une madeleine de Proust (d’où, l’excellent jeu de mot du titre de cet article).

Alors parfois, j’y viens pour voir ma famille. J’emmène mes potes du Béwé, les « Bourges », pour leur montrer que la fête est souvent bien plus belle dans la cité ardente. Ils l’ont très vite compris.

Après avoir passé mille heures à faire une déclaration d’amour à une ville, je me suis dit que quelques adresses (dont celles de mon cousin, excellent guide local) allaient peut-être vous faire plaisir si vous envisagez une virée.

Petite balade le long des quais, en partant du Parc de la Boverie et son musée à pied ou en  bateau.

Si vous y allez un dimanche, faites un petit tour par la batte pour aller acheter quelques brochettes de poulet. Vous pouvez vous poser au bord de l’eau pour manger relax. Si c’est en semaine, il y a un petit resto sur la place Saint-Etienne dont je suis complètement fan : La Cantina, je vous conseille le magret de canard au foie gras. Trop bon et surtout une chouette ambiance dolce vita.

 

Petite balade digestive en vous perdant dans les petites rues du quartier de Féronstrée. Jolies petites ruelles et impasses un peu hors du temps, c’est un tout autre Liège. C’est dans ce quartier qu’il y a aussi la Brasserie C. J’ai découvert cet endroit lors du mariage d’amis. C’est terrible et la bière est excellente. Une ambiance un peu médiévale, très relax, tables de brasserie, découvertes de saveurs…

Pour le goûter, c’est un impondérable, il faut obligatoirement passer faire un coucou à Béné & Eric chez Une Gaufrette Saperlipopette !  Les chouquettes sont à tomber. Les melow-cakes sont arrogants ! En parlant sucrerie (chiques), j’ai aussi reçu l’autre jour, des bonbons Gicopa, les violettes sont pas dégueulasses !

Si vous restez le soir, je ne vais évidemment pas vous reparler de La Maison Leblanc, l’institution carnivore (mais pas que) de Liège.

Le superbe site de Liège Together

Blog des coups de coeur de la Cité ardente

 

 

Adrien Devyver
Adrien Devyver